A lire dans la Voix du Nord : Européennes : les Verts lancent l'idée d'un Euraécologie

Publié le par Les Verts de Lomme

jeudi 04.06.2009, La Voix du Nord

 Les militants du collectif «La Deûle Ouverte» sur le pont reliant Lomme à Loos. Les militants du collectif «La Deûle Ouverte» sur le pont reliant Lomme à Loos.
|  POLITIQUE |

On connaissait Euralille, Eurasanté et Euratechnologies. Le comité Europe écologie a profité de cette campagne européenne pour s'attaquer au vaste secteur industriel à cheval sur Loos, Lomme et Lille. Il propose d'y édifier un « Euraécologie ». Simples propos de campagne électorale ou projet ambitieux pour demain ?

PAR BENOIT DESEURE

lambersart@lavoixdunord.fr Qui a dit que les élections européennes ne concernaient que des projets lointains, bien étrangers à la vie de nos villes et quartiers ? Eh bien, pas les militants écologistes : ceux-ci ont profité de la campagne électorale qui se termine pour avancer leurs pions sur quelques projets locaux. Parmi ceux-ci, la question des reconversions des friches industrielles, nombreuses dans le périmètre de Lomme, Loos et Haubourdin. Une manifestation a ainsi été réalisée sur le pont reliant les deux premières villes, au-dessus de la Deûle et du port fluvial de Lille, par le collectif « La Deûle ouverte ». Objectif : lancer l'idée de l'édification, à cet endroit, d'une nouvelle zone, Euraécologie.

« Ce pont surplombe des entreprises et des industries polluantes, dangereuses, héritées d'un autre siècle : produits chimiques, recyclages de métaux ou traitements de métaux, explique le Lommois Vincent Dhélin, ancien adjoint au maire (Vert), habillé ce jour-là... d'une combinaison blanche et d'un masque de protection. Cette zone, classée Seveso, n'a rien à faire dans une métropole moderne et certaines entreprises ne respectent pas les conditions environnementales qui leur sont imposées, par exemple en n'isolant pas le sol des pollutions provenant du recyclage des véhicules. Enfin, ces industries génèrent un très important trafic de poids lourds à Lomme comme à Loos, avec des nuisances pour la sécurité et la santé de leurs habitants. » À mi-chemin entre Euratechnologies et le centre de valorisation organique de Sequedin (symbole d'une politique de retraitement des déchets), les militants de « la Deûle ouverte » proposent donc la création « d'une zone dédiée aux énergies renouvelables et aux transports collectifs  ». « Nous proposons aussi de réhabiliter les écosystèmes de la Deûle et de ses berges. Nous proposons de nouveaux emplois durables et une qualité de vie retrouvée pour les riverains du Marais de Lomme, de Loos et de Sequedin », conclut Vincent Dhélin.

Le Loossois Jean-Luc Munro précise : « On est en plein sur les questions européennes puisque l'on pourrait bénéficier de fonds européens sur ces questions. Et surtout, une directive européenne fixe à 2010 l'échéance pour la suppression des pollutions au mercure. Or, ce secteur est touché ». Le conseiller loossois d'opposition regarde évidemment en direction de l'usine Produits chimiques de Loos. « Il faut préparer une reconversion car on ne peut pas laisser 230 salariés sur le carreau mais il faut faire quelque chose. » •

Le « oui, mais » des élus loossois et lommois

jeudi 04.06.2009, 04:48 - La Voix du Nord

Farfelue, l'idée des militants écologistes du secteur ? Pas tant que cela, répondent les décideurs des villes concernées, Lomme et Loos. Mais pour Yves Durand (PS), elle pose deux problèmes importants. Explications.

Les écologistes le reconnaissent : l'idée d'un Euraécologie lancée dans le cadre de cette campagne n'a suscité que peu d'échos. Alors, qu'en pensent les élus en charge des affaires locales de Loos et de Lomme ? « Globalement, il y a deux paragraphes dans leur texte avec lequel je peux être d'accord, c'est vrai que ce secteur est l'héritier du passé industriel de notre secteur  », explique François Verdonck, premier adjoint au maire de Loos. Son homologue lommois (PS également), Roger Vicot, acquiesce :« Évidemment, c'est une bonne idée, mais si on avait la possibilité immédiate de réaliser toutes les bonnes idées, cela se saurait ».

Le maire de Lomme se fait plus acerbe : « Une idée comme ça tous les matins sur un pont, pourquoi pas ? Ça fait partie de la campagne électorale. Mais quand c'est comme ça, il faut avoir les moyens de le réaliser. » Et c'est là qu'Yves Durand tique : « Je vois deux problèmes, d'abord la maîtrise du foncier. Pour faire quoi que ce soit, il faut être propriétaire des terrains  ». Et ce n'est pas simple, complète Roger Vicot, qui cite en exemple la fiche Frémaux (Mossley-Sartel), au coeur du Marais.

Autre problème, soulevé par Yves Durand : le déménagement et la relocalisation des entreprises encore en activité. « On les met où ? Pas trop loin car s'il n'y a plus d'activités, il n'y aura plus de ressources financières pour la communauté urbaine. Et il y a l'emploi. Si c'est à 120 kilomètres, les salariés n'iront pas ».

En conclusion, « ce sont des projets à planifier  », juge Roger Vicot. mais surtout, assurent les trois élus socialistes, de bonnes idées comme celles-là, ils en mènent déjà ! « Le transfert du port de Lille et sa transformation en quartier d'habitat HQE sont envisagés dans le plan de développement de la métropole », explique Y. Durand.

François Verdonck, lui, cite deux exemples loossois : « À chaque fois qu'il y a la possibilité de récupérer des friches industrielles, on le fait. Il y a actuellement l'ancienne imprimerie Danel, en plein centre-ville, pour laquelle on a des projets. Et bien sûr le site Coats-DMC qui a été complètement rasé pour faire des logements ».

Pour Roger Vicot, l'exemple à suivre est Euratechnologies. « L'effort est évident en terme d'écologie, dans les logements mais aussi dans la réhabilitation de la place de l'eau dans le quartier », explique-t-il. Reste, enfin, la question de l'emploi : « L'usine Produits chimiques est un héritage de la fin du XIXe siècle mais des études sont en cours pour baisser le niveau de Seveso (NDLR : actuellement, Seveso II). Ils font des produits de moins en moins dangereux et polluants, même si cela reste de la chimie, mais surtout, il faut rappeler qu'elle emploie 200 personnes. On n'a pas envie qu'elle ferme trop vite ». •

 

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F
il est trop facile de dire que cette entreprise est dans la ville.On réduit jour après jour les zones de sécurité etla distance entre les maisons et ces sociétés.se renseigner avant d'attaquer.Et puis au nom des ecolos, on peut rouler à vélo.Alors ça suffit! faire attention:oui.
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F
Eh oui, encore un pont entre deux mondes. Et des idées, les Verts sont capables d'en avoir à foison. Et des idées qui tiennent compte des besoins de la population, à leur service.<br /> Des idées, ces messieurs verts en ont plein tous les matins en se rasant. "Impossible n'est pas français", a dit quelqu'un. Impossible n'est pas vert non plus". D'ailleurs la pratique fait que l'on passe au vert, que l'on donne le feu vert...<br /> Les verts sont aussi volontaires dans leur démarche. Un de mes amis dit toujours : "ceux qui ne veulent rien faire cherchent des excuses, ceux qui veulent agir trouvent des solutions."<br /> Et des solutions, les verts secouent leurs neurones pour en trouver. Pour oser une comparaison télévisuelle, les verts ce n'est pas l'ancienne ORTF, c'est plutôt "l'esprit canal".<br /> Pensez-y dimanche 7 juin.<br /> PS : et n'oubliez pas, plus il y a de fous plus il y a d'idées.
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