Bilan à mi-mandat, nous reprenons notre liberté….

En 2008, lors des dernières élections municipales, les Lommois ont décidé de manière très claire de donner une majorité au parti socialiste dès le premier tour. Malgré un bon score (7,5), les écologistes et leur projet étaient mis hors jeu et n'avaient plus qu'un seul élu, en l'occurrence une élue, adjointe à la jeunesse.
À l'époque, nous avons accepté d'être associés à cette majorité parce que nous partageons avec elle les valeurs de la gauche et parce que nous pensions pouvoir travailler avec cette majorité pour une transformation écologique de notre ville
Trois ans après, il est temps de faire un bilan de mi-mandat et d'envisager la suite de cette association en étant respectueux de nos électeurs et nos militants:
Notre adjointe à la jeunesse, a depuis 2008 tenté de développer une politique qui décline notre vision de la démocratie en essayant de relever les défis que rencontrent les adolescents et les jeunes adultes, futurs citoyens de la cité.
Sans contrat de gestion, sans objectifs il lui a fallu mettre en place cette délégation.

Jeunesse d’une part, et TIC d’autre part,
Concernant la jeunesse, en appui sur le récent service Jeunesse initié par l’équipe précédente, il nous a semblé opportun de mettre en place des actions qui promeuvent une participation active des jeunes à la vie de la cité :
C’est dans cet esprit qu’elle a proposé de mettre en place à LOMME un conseil municipal de jeunes à l’image de ce qui s’est fait à Lille et Hellemmes. Cette proposition fut refusée car perçue comme redondante vis-à-vis des comités de quartier. Il nous semble bien que ces dynamiques sont complémentaires.
A défaut au sein du service jeunesse a été installé le PIJ (Point Information Jeunesse) un lieu ressource animé par une conseillère impliquée dans le réseau national. Ce service est adapté aux problématiques rencontrées par les jeunes (logement, emploi, formation, santé, orientation, projets solidaire, loisirs…)
L’offre de loisirs a évolué afin de l’adapter aux besoins et rythme de vie des jeunes (pack ados, club ados, séjours vacances…) en lien avec les partenaires locaux
Des réponses d’aides individuelles et collectives ont été également mises en place ( coup pouce BAFA, coup de pouce PROJET, formation baby sitting,)
Enfin quatre éditions du « Jam Jeunesse » ont été proposées afin de porter un autre regard sur les jeunes et leur permettre d’échanger et d’exprimer leurs savoir-faire, leurs talents, leurs compétences en dehors des réflexes de consumérisme.
Nous avons proposé la mise en débat d’une politique jeunesse, débat qui n’a pas eu lieu. Nous avons par contre vu peu à peu la délégation amputée de ses missions, prises en charge par d’autres délégations.

Pour le reste, le compte n'y est pas.
Pendant trois ans nous y avons cru et nous avons pensé pouvoir faire passer quelques idées de notre projet. Le soir de son élection Mr le Maire avait dit qu'il ferait son projet et rien que son projet et il est en train de tenir sa promesse, donc acte!

Avec une seule élue dans la majorité qui s’est investie, nous n'avons pas réussi à convaincre, à persuader d'une action plus volontariste pour une ville plus écologique. Sans contrat de gestion ni objectif négocié, il nous a été impossible de travailler collectivement à l'intérieur de la majorité.
Cela ne veut pas dire que rien n'est fait, car l'écologie alliée au social est aujourd'hui incontournable face aux enjeux évidents d'une crise environnementale qui se manifeste tous les jours que ce soit dans les problèmes climatiques ou plus simplement dans les augmentations des prix de l'énergie.
Malgré quelques avancées nous pensons que notre présence dans une majorité doit se manifester par des actions plus volontaristes qui nous emmènent vers la ville du XXI siècle.

Nous avons donc fait des propositions publiques pendant ces trois années :
Des contributions au PPUL d'abord avec deux propositions phares :
l'extension importante des espaces verts publics notamment dans le Marais et leur maillage par un corridor biologique ou trame verte, des rives de la haute Deûle au parc urbain.

La généralisation immédiate (en 2008), dans les constructions de logements, des critères de sobriété énergétique et la suppression du chauffage électrique dans les nouvelles constructions.

Aucune de ces propositions n'a été prise en compte: Pour les espaces verts, nous étions contre la construction des logements sur les établissements Catteau et opposés à la réalisation d'un parking rue Victor Hugo. Ces deux projets sont maintenant validés et en cours de réalisation et même si le jardin du Rossignol va être agrandi, nous pensons que le programme ambitieux de construction de logements collectifs dans le quartier (800) doit être accompagné d'un programme aussi ambitieux de nouveaux espaces verts qui soient de vrais endroits d'un mieux vivre ensemble dans la ville.
Pour les constructions nouvelles, des bâtiments sont encore construits aujourd'hui avec des normes 2004 et équipés de chauffages électriques qui provoqueront une plus grande précarité énergétique avec la hausse annoncée du prix de l'électricité. Seuls les bâtiments construits en 2012 intégreront les nouvelles normes BBC....comme prévu par la loi, pas mieux.

L'idée d'un Plan Climat comme à Lille, comme à la Région, comme dans beaucoup de villes en France et comme la loi le prévoit dans les villes de plus de 50 000 habitants. Nous avons proposé une démarche collective pour impliquer tous les acteurs de la ville dans une dynamique de sobriété énergétique et d'une » transition » vers une ville plus économe et plus sobre.

Partout où ils existent, ces plans sont aussi des lieux d'échanges et de travail entre les politiques, les acteurs du monde économique, le secteur associatif et les citoyens. Ce sont des lieux d'un débat démocratique et de réalisations concrètes dans la ville. Nous n'avons pas réussi à convaincre de la nécessité d'une telle démarche et il n'y a pas aujourd'hui à Lomme de dynamique pour réduire les consommations d'énergie et l'empreinte carbone.

Enfin la démocratie participative, avec deux propositions restées vaines : d'une part la mise en place d'ateliers urbains de proximité pour travailler dans la durée avec les habitants sur les projets urbains. D'autres part la consultation systématique (comme à Lille) des comités de quartier pour avis sur tous les projets concernant le quartier: urbanisme, environnement, accompagnement social, développement économique....
C’est dans cet esprit que nous avions proposé le Conseil Municipal des Jeunes.

Pendant ces trois années, nous avons été solidaires avec la majorité à laquelle nous étions associés, nous avons joué le jeu d'une participation sans faille en partageant une grande majorité des politiques qui y sont menées et qui continuent à faire de notre ville une ville dynamique.
Pour autant, le règlement du conseil communal ne nous permettait pas d'avoir un droit d'expression dans les débats. Nous souhaitons le changement du règlement intérieur qui donne à chaque groupe politique la possibilité de s’exprimer, (trois groupes sans parole). Après ce bilan de mi-mandat, nous souhaitons retrouver notre liberté de parole sur les projets de notre commune.

C’est pourquoi Marie-Eve BRABANT, démissionne de son mandat électif d’ajointe. Elle sera remplacée, dans la minorité, par son successeur sur la liste : Guy ORIOL.

Il n'y a dans cette démarche aucun problème personnel ni relationnel avec la majorité socialiste, ni avec les services concernés dont nous saluons au passage la compétence.

Il y a aujourd'hui le constat que nos propositions ne sont pas prises en compte et que le rapport de force électoral de 2008 ne nous permet pas de peser sur les politiques mises en œuvres. Nous en prenons acte en sortant de la majorité par respect pour les électeurs et les militants et pour la clarté de nos engagements vis-à-vis des habitants de LOMME.

Nous continuerons à faire des propositions constructives et à participer activement partout où cela sera possible à la vie démocratique de notre cité.

Marie-Eve BRABANT

Vincent DHELIN

Guy ORIOL

Le 5 mai 2011