A propos des Roms à Lomme

Les Roms dans l'Union Européenne

Un terrain lommois a été réquisitionné par le Préfet afin d'y imposer les roms installés jusque là Porte de Valenciennes à Lille. Ce terrain se situe entre Intermarché et la gare de Lomme.

Ces nouveaux venus ont donné lieu à diverses réactions parmi la population, peu encline à voir d'un bon oeil cette irruption intempestive : peur, rejet, pétitions etc...

ces Roms (ou Tziganes), qui viennent des pays de l'Est (Tchéquie, Roumanie etc...), dérangent par leur culture, leur façon de vivre différente de la nôtre. Les rumeurs qui courent sur eux n'arrangent pas les choses : ils mangent les chiens, ils volent, ils sont dangereux... Il est vrai que l'inconnu effraie toujours.

Sans juger aucunement ce qu'ils sont et ce qu'ils font, voyons un peu ce qu'ils subissent dans leurs pays d'origine :

• - racisme de la part des « Blancs » (comme eux-mêmes les appellent, par comparaison à leur origine indienne)

• - installation des familles dans des bidonvilles à l'écart des villes où l'argent de l'Union Européenne est sensé leur apporter un peu de confort (en fait ils n'en voient jamais la couleur), alors qu'ils continuent à « survivre » sans électricité, sans eau potable, sans sanitaires et au milieu des immondices

• - ségrégation dans le travail (un Rom en trouve difficilement) ; mais on les dit « fainéants », voulant profiter du peu d'allocations qu'on leur octroie

• - analphabétisme pour les deux tiers d'entre eux, bien qu'il y ait des écoles primaires ouvertes à leurs enfants, toutefois séparées des autres écoles

• - maintien dans un état de « sous-hommes », les contraignant à se débrouiller.

Les Roms font beaucoup d'enfants (10-15 par famille parfois), recevant comme un don ce que leur donne la nature. Les filles sont souvent enceintes dès l'âge de 15 ans, mais comment pourrait-il en être autrement quand on ne reçoit pas le minimum ? Ils mangent du chien ? C'est plus parce qu'ils sont affamés que par culture, allant jusqu'à fouiller les décharges voisines pour s'alimenter.

Considérés comme des parias, ailleurs comme ici, ils naissent avec peu de chance de s'en sortir, et tant que l'Union Européenne ne fera qu'abonder financièrement sans faire véritablement un travail de fond, ces « êtres humains » (signification de Roms en langage international) seront contraints d'affluer dans les autres pays de l'Union. Vivre de cette façon là ici ou ailleurs, ils n'ont rien à perdre, seulement à gagner l'espoir d'une vie meilleure pour leurs enfants.

Et quand parfois on est tenté de les juger trop hâtivement, changeons notre regard sur eux, c'est comme cela que commence l'intégration : permettre à certains de vivre dans la dignité.

Véronique